Chères et Chers collègues,
Après plusieurs mois d’échanges, de débats et d’alertes, la SFHS avait fait entendre sa voix, au nom des universitaires sensibles aux questions épistémologiques, historiques et sociologiques de l’éducation physique scolaire, pour défendre le maintien de l’écrit 1 dans les épreuves d’admissibilité. Ce maintien est désormais acquis puisque l’arrêté du 25 janvier 2021 fixant les modalités d’organisation des concours du CAPEPS en officialise le cadrage : « L’épreuve vise à contrôler la connaissance et la maîtrise de la discipline éducation physique et sportive et à évaluer la capacité du candidat à mobiliser des connaissances issues des sciences humaines et sociales et validées par la recherche. Ces connaissances d’appui doivent permettre de répondre aux enjeux sociaux, historiques, culturels, éducatifs et scolaires de la discipline afin de mieux comprendre les mutations actuelles d’une discipline d’enseignement obligatoire pour tous les élèves du second degré au sein du système éducatif français. Durée : cinq heures ; coefficient 2. L’épreuve est notée sur 20. Toute note égale ou inférieure à 5 est éliminatoire. » Ce succès est le fruit d’un engagement collectif, et la SFHS remercie à ce titre vivement les présidents des sociétés savantes de sciences sociales du sport partenaires (AFRAPS, ARIS, M2S, SFHS, SFPS et 3SLF) pour leur soutien.
Rappelons que cette épreuve – qui existe depuis 1933 – a depuis longtemps fait la démonstration de son utilité pour former des enseignants d’EPS « lucides, cultivés et autonomes ». Elle développe une réflexion épistémologique pour comprendre les enjeux et débats au sein du système éducatif, connaître les valeurs de l’École et de la République, interroger et préciser les contours de la citoyenneté. Mais derrière cet enjeu de formation se posait aussi la question du maintien des enseignements d’histoire du sport et de l’éducation physique dans les parcours de formation en STAPS dans les parcours de formation. Les conséquences auraient pu être dramatiques. La SFHS est donc satisfaite de cette heureuse issue et remercie l’Inspection générale d’avoir entendu ses interrogations légitimes. Il reste cependant un point non encore tranché à ce jour, celui du programme du CAPEPS 2022. Concrètement, cela signifie qu’on ne connaît pas encore la temporalité qui sera retenue pour mesurer les mutations de la discipline EPS, ni le programme pour engager la réflexion. Si la SFHS a plaidé en faveur d’une temporalité suffisamment élargie pour prendre le recul nécessaire à l’analyse (d’autant que la période du temps immédiat pose souvent problème aux candidats), elle a également défendu l’idée d’un programme ouvert pour éviter de ne pas « enfermer » les étudiants (ni les formateurs) dans le cadre réducteur des « recettes pédagogiques ». Enfin, et c’est un point important, se posera la question du libellé du sujet pour la session 2022 (et les sessions suivantes). Associer une citation très contemporaine à une question plus large nécessitant de prendre appui sur des faits passés s’avère très compliqué pour les candidats, et conduit souvent à des anachronismes. N’est-il pas temps de revenir à des formulations plus simples qui permettraient aux candidats de montrer toute la cohérence de leur réflexion ? Comme pour d’autres chantiers, la SFHS est engagées à défendre et faire vivre l’Histoire au sein des STAPS.
Thomas Bauer, Doriane Gomet & Christian Vivier
SFHS